Interview d'Emilie Luis - la créatrice de tricot de l'Atelier Emilie
Pour commencer, pouvez-vous vous présenter et nous raconter comment vous avez commencé à tricoter et à créer vos propres modèles ?
J’ai commencé le tricot lors de vacances chez ma mamie Colette. Je devais avoir 9 ans. C’est elle qui m’a mis des aiguilles dans les mains. J’ai appris à faire des mailles endroits. J’ai dû faire une mini écharpe bleue marine avec des trous et pas droite du tout. Une fois de retour chez moi je n’ai pas continué car personne ne pouvait m’aider. Je n’ai donc pas continué mais j’ai toujours aimé les travaux d’aiguilles. J’ai fait beaucoup de point de croix, broderie, crochet, couture. Et j’ai fini par reprendre le tricot à la naissance de mon second fils.
Depuis mon premier cours avec ma mamie, j’ai découvert que le tricot avait bien évolué avec les aiguilles circulaires, les designers indépendants, Ravelry, … et j’ai vraiment pris goût au tricot.
J’ai commencé par suivre les modèles des autres et très vite j’ai compris la mécanique de construction de modèles en circulaires sans coutures. Je me suis alors lancé à tricoter mes propres patrons mais sans l’idée qu’un jour cela deviendrait mon métier. Je les ai montrées sur Instagram et cela a plu à d’autres de pouvoir les tricoter aussi. J’ai donc commencé à les grader en plusieurs tailles et les proposer. Tout cela c’est fait doucement avec le temps et sans pression. C’est sûrement ce qui a fait que j’ai toujours pris du plaisir à le faire.
Où trouvez-vous votre inspiration pour vos modèles? Pouvez-vous nous en dire plus sur votre processus créatif?
Je trouve mon inspiration principalement dans le prêt à porter. Cela peut-être sur une marque de PàP, un modèle dans une série, quelqu’un dans la rue. Je remarque une construction, un jeu de points, je fais des captures d’écran, des notes sur un cahier.
Et lorsque je décide de sortir un nouveau modèle, je commence alors par le dessiner. Je décide de sa construction, du type d’emmanchures, des différents points, … Puis je choisis dans quel fil et quelle couleur sera ce modèle.
Au final, que ce soit le modèle, le fil et la couleur, je vais toujours vers ce que j’ai envie de porter moi-même. Le design est devenu mon travail mais je prends toujours du plaisir à imaginer mon dressing.
Qu’aimez-vous le plus dans le fait d'être créatrice de tricots ? Quelle est votre plus grande motivation ?
Ce qui me plait dans ce travail c’est vraiment d’imaginer des pièces faciles à tricoter et à porter. De pouvoir créer moi-même les pièces tricotées de mon dressing. Mais ce qui me motive le plus c’est le retour des tricoteuses et de voir que d’autres personnes ont envie de les tricoter et de les porter.
J’aime beaucoup les échanges que j'ai avec les tricoteuses sur Instagram et en vrai lors des salons. Ça me booste à fond. Et de voir les différents posts sur Instagram où je découvre mes modèles sur d’autres c’est vraiment génial et encourageant.
Comment choisissez-vous la laine que vous allez utiliser pour la création de votre projet? Avez-vous des critères bien définis et en quoi notre marque rentre-t-elle dedans?
Le choix du ou des fils pour un modèle est vraiment important car c’est ce fil qui va donner vie à mon idée. La fibre aura une incidence sur le rendu. Donc je choisis en fonction du point ou du tissu (plus ou moins de fluidité par ex) que je souhaite.
J’aime autant les fils superwash que non superwash. Ce qui me tient à cœur c’est de tricoter des matières naturelles et si possible le plus éthique possible (pas de cruauté animale).
Les fils MAJO GARN rentrent tout à fait dans mes critères. A cela s’ajoute une très très très belle palette de couleurs intenses comme j’aime. Des fils naturels et des couleurs intenses, c’est qui me plait.
Lorsque je porte mon gilet marine couleur Poppy en pearl mohair et fine merino j’ai beaucoup de compliments, même de personnes qui ne tricotent pas.
Nous avons remarqué que vos patrons sont disponibles dans différentes langues, arrivez-vous à expliquer que vos patrons plaisent à autant de différentes communautés?
Je ne saurai expliquer vraiment pourquoi mais en tout cas ça fait plaisir de savoir que mes modèles sont tricotés aux autres coins du monde. Je pense avoir un style assez simple, intemporel comme on dit et donc cela s’exporte plus facilement aux goûts des autres quelque soit notre langue ou culture.
Et puis Ravelry et Instagram sont des moyens de faire connaître mon travail au monde entier. Cela aide peut-être.
