Interview avec Tanja Koenigs - La designer de LOTILDA
Pouvez-vous nous parler de vous et de votre parcours ?
Tout d'abord, un grand merci pour l'invitation à cette interview, chère Wako. Quand j'ai entendu que vous vouliez en savoir plus sur moi en tant que designer derrière LOTILDA, j'ai été très heureuse, et je suis ravie de vous parler un peu de moi ...
Je m'appelle Tanja, et je vis avec ma famille en périphérie de Bonn, tout près du Kottenforst, où j'aime aussi me promener avec notre Labrador, Rosi.
J'ai grandi à Iserlohn et j'ai étudié l'informatique de gestion à Dortmund. Après mes études, j'ai déménagé à Mannheim en 2000 pour travailler chez mon employeur de rêve, SAP à Walldorf. Cependant, l'amour m'a finalement conduit à Bonn après quelques années.
Après la naissance de nos deux filles, j'ai continué à travailler à temps partiel dans ma profession pendant un certain temps. À cette époque, mon mari avait déjà lancé sa propre entreprise avec un petit hôtel-boutique à Bonn, où je m’occupais de la comptabilité. Notre plus jeune fille est née avec un chromosome supplémentaire, et à un moment donné, j'ai réalisé qu'essayer de jongler avec trop de responsabilités tout en s'occupant d'un enfant handicapé n'était pas une bonne idée, j'ai donc décidé de renoncer à mon emploi principal.
Cependant, la comptabilité de l'hôtel ne me comblait pas entièrement, alors j'ai cherché un exutoire créatif. Et c'est ainsi qu'est né LOTILDA.
Après le COVID et 15 ans dans l'industrie hôtelière, nous avons fermé notre hôtel fin 2022, et je travaille maintenant à temps partiel en tant que développeuse SAP avec un focus sur la gestion des voyages chez un prestataire informatique à Bonn.
Il y avait aussi l'option de travailler à 100 % en tant que designer de tricot, mais l'année dernière, cela me semblait trop incertain, et je dors tout simplement mieux avec la sécurité d'un salaire stable. De plus, c'est différent quand on "doit livrer" parce que le loyer est dû ; la liberté de créer ce que l'on veut est alors absente.
Pouvez-vous nous raconter comment vous avez commencé à concevoir et à créer vos propres tricots et à proposer des modèles via LOTILDA ?
Au départ, j'ai parlé de couture sur mon blog. Un peu plus tard, à l'occasion d'une cure mère-enfant, j'ai redécouvert le tricot, que j'avais déjà pratiqué dans les années 1980. A l'époque, j'avais appris de ma grand-mère, en créant des gilets ou des pulls carrés très simples, avec des motifs en damier, typiques des années 80.
Début 2015, j'ai commencé à tricoter de manière plus intensive et j'ai rapidement réalisé que les modèles que j'aimais se trouvaient difficilement dans les magazines. Je recherchais des vestes et des pulls surdimensionnés tricotés grossièrement. Pas nécessairement en mohair - cela est venu plus tard, lorsque j'ai réalisé que les vestes oversize tricotées grossièrement fonctionnent mieux avec le mohair. Je suis alors inévitablement tombée amoureuse de l'aspect et du toucher du mohair et je me suis essentiellement spécialisée dans le tricotage avec ce matériau.
En tant qu'autodidacte, j'ai tout appris sur le tricot au fil des ans, ou j'ai simplement essayé. Bien qu'un modèle que j'avais en tête ait toujours été l'objectif principal au début, j'étais plus fascinée par les techniques - comment je devais tricoter quelque chose pour obtenir une coupe particulière, y compris les calculs nécessaires pour cela. J'en ai fait part sur le blog, et c'est ainsi que sont nés mes premiers modèles, que j'ai d'abord partagés gratuitement. Après avoir réalisé que mes modèles n'étaient pas seulement appréciés par moi et qu'ils recevaient tant de commentaires positifs, j'ai décidé d'écrire les premiers modèles, de les classer en différentes tailles et de les proposer en tant que modèles payants.
Depuis, je travaille constamment sur de nouveaux modèles et, malheureusement, je réalise souvent que des règles différentes s'appliquent aux tricots épais. Les dernières années ont donc aussi été des années d'apprentissage très difficiles, mais elles portent maintenant leurs fruits, et je peux bénéficier de cette richesse d'expérience. Néanmoins, il faut parfois un à deux ans pour qu'un modèle soit (selon moi) parfait et prêt pour un patron. Cette recherche me procure une joie immense.
Heureusement, il y a aussi parfois des modèles qui se créent tout seuls, presque sans y penser.
D’où vous vient l'inspiration pour vos designs de tricot ?
Je puise mon inspiration dans les choses les plus simples — la nature, l'environnement, la publicité, les gens dans la rue, ou même les marques de tricot de luxe. En général, je parcours le monde avec des yeux ouverts et j'absorbe tout comme une éponge. Souvent, différentes choses se combinent et une idée pour un nouveau design se forme dans mon esprit. Parfois, c'est cependant un échantillon spécifique, une combinaison de fils, qui dicte la conception. Il est difficile de généraliser. Je conçois principalement les pièces tricotées pour moi-même, par exemple, parce que j'ai envie d'essayer quelque chose de nouveau ou parce que j'ai urgemment besoin d'une pièce en particulier dans ma garde-robe.
Quels sont les éléments clés qui, selon vous, contribuent à la création d'un excellent modèle de tricot ?
Avant tout, il y a beaucoup d'amour et de passion derrière chaque modèle pour moi. Lorsque je porte un modèle, je dois me sentir 100 % à l'aise — mon cœur doit battre la chamade. La portabilité est presque aussi importante. À quoi sert le plus beau design si vous ne pouvez pas le porter dans la vie de tous les jours? La nécessité joue également un rôle ; souvent, les meilleurs modèles sont ceux créés pour une occasion spécifique, comme MIKA Summer Cardigan pour le bal de fin d'année de notre fille aînée ou ISA Cardigan en noir que je voulais pour les funérailles de notre meilleur ami. À proprement parler, le design a été créé pour une tenue spécifique.
Si vous ajoutez à cela un amour du détail associé à des lignes épurées, un savoir-faire presque parfait associé à des fils de qualité supérieure, je crois que l'on peut parler d'un grand design de tricot, indépendamment des tendances de la mode. Enfin, les excellents designs sont aussi ceux qui ont une coupe spéciale ou une construction unique, comme KIM V-NECK Jumper avec ses manches intégrées tricotées directement depuis le haut.
Je ne peux parler que pour moi, mais cela se résume à ceci : un grand design de tricot est toujours celui dont la coupe et les matériaux permettent de le porter pendant des années, indépendamment du motif ou de la construction.
Enfin, comment aimez-vous travailler avec le Pearl Mohair de MAJO GARN ? Et quelle est votre couleur préférée de Pearl Mohair ?
Mon amour pour le Pearl Mohair est indéniable. La première fois que j'ai tenu cette laine entre mes mains et tricoté ma première maille, j'ai été conquise, et mon souhait de longue date a refait surface : avec le Pearl Mohair, je peux imaginer créer mes propres kits de tricot pour mes designs ! Nous travaillons là-dessus depuis cette année, et j'espère que nous pourrons bientôt partager davantage.
Personnellement, je suis plutôt une personne terre-à-terre, et à peu près toutes les couleurs de la gamme rose, violet et vert font battre mon cœur, bien que les nuances varient un peu. J'apprécie particulièrement de combiner différents coloris pour créer un effet de mélange qui brille différemment selon la lumière.
Si je devais choisir, je choisirais le coloris MAUVE. Il est exceptionnellement beau et spécial. De plus, cette année, j'ai été particulièrement séduite par le nouveau coloris LIMEADE. Avec sa légère teinte verte, il est parfait pour moi. J'espère que MAJO lancera bientôt de nouveaux coloris magnifiques qui pourront être intégrés dans de nombreux nouveaux designs à l'avenir…
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